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Les anciens fusils du Maroc
Introduction
Les auteurs européens décrivant le Maroc dans la seconde moitié du XIXème siècle associent toujours le guerrier, le cheval et le fusil dans les descriptions des déploiements de forces armées qui les ont tant impressionnés. La fureur des charges d’intrépides cavaliers apparemment sans ordre et tirant de concert leurs salves sur un ennemi potentiel, ont alors pris le nom universel de « fantasia ». Ce spectacle aujourd’hui fait partie du patrimoine culturel du Maroc et il a pour nom populaire « Aïd al baroud », « la fête de la poudre ». En cultivant jalousement l’archaïsme des systèmes de détonation qui provoque, au moment du tir, une épaisse fumée et un bruit assourdissant, la fantasia témoigne de l’enracinement historique de ces armes. Ce long fusil marocain à l'aspect décoratif porte le nom arabe de « moukhala ». Ce fusil est demeuré presque identique du XVIème siècle jusqu'au début du XXème siècle. L’usage premier de la poudre est encore disputé entre le monde arabo-musulman médiéval et l’Occident chrétien. Selon les uns, l’usage de la poudre a commencé dans le monde arabe dès le début du XIVème siècle pour lancer des pierres à partir d’un canon rudimentaire. Pour d’autres, la découverte aurait eu lieu à la même époque en Occident. Quoi qu’il en soit, dans le Maghreb, à partir de la fin du XVIème siècle, la circulation et l’usage des armes à feu provoquent nombre de changements dans l’organisation sociale, dans les mentalité, dans les rapports entre le pouvoir et les tribus du Maroc et plus encore dans les relations avec l’Europe. A ce titre, captifs et renégats disposant de quelques compétences en matière d’armement sont utilisés et comblés de présents s’ils apportent au souverain chérifien un peu de la technologie balistique qui lui manque face aux royaumes européens.
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