D’une manière générale, le terme en usage pour définir cette première arme à feu est le mousquet. Le terme de « mukhala » est donc l’équivalent du mousquet. Les caractéristiques essentielles de ce fusil, le « moukhala », résident dans le système de mise à feu ou platine, dans la longueur inusitée des canons, dans leur garniture, dans la forme de leur crosse et dans leur décoration. La platine, c'est-à-dire le système de mise à feu, est importée d’Angleterre, des Pays-Bas ou de Belgique. Elles ont par la suite été abondamment et fidèlement copiées sur place au point qu’il est difficile de pouvoir fixer avec exactitude la provenance ou la date de mise en service. On trouve parfois sous le ressort de batterie ou sous le bassinet une inscription en arabe du genre « Amal Ahmed », « oeuvre d’Ahmed » et une date. Si les références à ces « maalmin » marocains nous manquent, les inscriptions témoignent d’une grande notoriété et certainement d’une grande fierté pour l’œuvre accomplie par ces armuriers.
Au début du XVIIème siècle, on utilise un briquet ou un fusil pour amorcer et enflammer le pulvérin à l'aide d'un silex logé entre les mâchoires d'un petit étau. Lorsque la détente est pressée, le chien portant le silex s'abat sur la batterie, ou plaque de percussion en acier rainuré. En raclant l'acier, le silex arrache de fins copeaux de métal qui produit une cascade d'étincelles. Ces particules d’acier en fusion mettent le feu au pulvérin du bassinet et le processus de mise à feu de la poudre de la chambre s’en suit.
L’ultime amélioration des fusils à silex a consisté à relier la batterie et un couvre-bassinet ou chenapan qui maintient le pulvérin en place et le protège des intempéries.Lorsque, plus tard, les armes furent fabriquées par les artisans marocains, ils utilisèrent des platines d'importation, ou en firent des copies aussi fidèles que possible. le chenapan primitif était encore fabriqué au Maroc en 1885